Source : La France est faite pour la grandeur. (vidéo 54mn)

43mn15

« Je vous rappelle aussi dans l'éducation des enfants l'importance de ne pas dire « fais pas ça parce que c'est interdit », mais de rappeler à l'enfant « ça ce n'est pas toi » , « ça c'est toi » , « ça c'est ton talent », « ça c'est ce à quoi tu es appelé », que le garçon ou la fille puisse dire à l'âge de dix ans je sais qui je suis, je sais à quel monde j'appartiens, je sais quelle est ma dignité. C'est une personne libre et quand elle aura quinze ou vingt ans elle n'oubliera jamais ses concepts, je fais ça parce que je suis ça, et je ne fais pas ça parce que c'est interdit par la loi morale ou par la loi civile ou par la loi pénale. Je ne fais pas ça parce que ce n'est pas moi. Je ne calomnie pas les gens parce que je ne veux pas aller en tôle, mais parce que je n'appartiens pas à ces gens qui calomnient. C'est un autre monde, c'est le monde en fait des gens qui ont tout ce potentiel éducatif qui fait que ces gens deviennent des gens absolument incroyables avec un sens de la dignité propre qui a été développée par la pratique de la vertu, qui savent parfaitement où ils vont et qui deviennent facilement des êtres magnanimes. Ça c'est l'entourage qu'il faut créer autour de soi-même, et c'est la manière dont il faut aussi lutter pour éduquer la jeunesse pour qu'elle puisse avoir cette liberté intérieure que donne la vertu, une liberté incroyable, la confiance que la vertu est la direction. Aristote le disait déjà à son époque, on perçoit la réalité à travers le prisme de son caractère. C'est à dire que tu perçois la vérité à partir du moment où tu as une volonté forte et tu as un cœur pur. Si tu n'as pas une volonté forte et un cœur pur ton intelligence ne fonctionne pas normalement, donc cette vérité que tu perçois ce n'est pas la vérité, c'est une partie de la vérité, celle qui satisfait tes instincts primaires. Et tu appelles vrai quelque chose qui n'est pas vrai parce que ta volonté n'est pas suffisamment forte pour te l'indiquer, pour te montrer que tu te trompes. »

Source : Développer la magnanimité et l'humilité (S.O.S Éduction, vidéo 12mn)

0mn45s

Animateur

« Comment peut-on à partir d'un tempérament donné se forger un caractère qui permettent d'exprimer ces vertus qui font de nous un éducateur ou un leader ?

Alexandre Havard

« La vertu c'est le fruit de la répétition d'actes nobles et positifs que tu poses dans ton existence. Donc aussi bien le tempérament est quelque chose qui t'est donné, quelque chose que tu ne peux pas transformer, la vertu c'est quand même le résultat d'un travail sur soi-même. Donc pour chaque vertu il faut travailler, et il faut faire travailler l'intelligence pratique, il faut faire travailler la volonté, il faut faire travailler le cœur. Le cœur, la volonté et l'intelligence sont trois choses qu'il ne faut que jamais séparées l'une de l'autre, parce qu'une personne humaine c'est un cœur, une volonté et une intelligence. Donc la vertu ce n'est pas seulement l'effort de la volonté. D'abord l'effort de l'intelligence pratique pour aller percevoir ce qui est bien et ce qui est mauvais, qu'est-ce qu'il faut faire et qu'est-ce qu'il ne faut pas faire. Donc à la fois agir selon sa conscience, il faut arriver à découvrir le bien pratique dans la réalité quotidienne. Les gens qui portent attention seulement sur l'intellect pratique et pas sur la volonté et sur le cœur tombent assez rapidement dans le rationalisme, et les rationalistes sont des personnes qui ne peuvent pas vraiment développer la vertu. Il n'y a pas de place pour la vertu dans leur existence. Les gens qui sont lancés uniquement sur la volonté, pour lesquels la volonté, le devoir au nom du devoir, la volonté au nom de la volonté, ce sont des personnes que moi j'appelle des volontaristes. Et ce sont des gens aussi qui ne peuvent pas s'auto-éduquer, ils ne peuvent surtout pas éduquer les autres parce qu'ils peuvent faire que du mal aux autres. Tu vois, faut faire ça parce qu'il faut le faire, c'est atroce. Non, il faut que le cœur soit engagé dans le processus de travail personnel. Il faut que le cœur t'indique ce qu'il faut faire et c'est dans ton cœur que tu découvres ces dimensions. Et puis tu as le troisième type de personne qui est le sentimentaliste, le sentimentaliste c'est une personne qui a des émotions profondes, des sentiments profonds, mais il ne travaille pas sur sa volonté et donc il n'y a pas de substance dans son existence, il n'y a pas de vertu et tout s'effondre. Donc ce qu'il faut c'est travailler sur son cœur, purifier son cœur, élargir son cœur. Ensuite il faut exercer la vertu donc par la force de la volonté, et peut-être avant tout ce qu'il faut c'est contempler la vertu pour la désirer pour soi-même. Ça c'est une chose dont je parle beaucoup avec mes étudiants c'est pour ça que dans mon système de Leadership vertueux, surtout quand je le présente aux étudiants, il y a un aspect esthétique, c'est très important. J'ai des choses, des photos, des images des peintures qui sont le font en fait, le background de tout ce que j'explique pour que les personnes comprennent que la vertu il faut l'aimer, il faut la désirer avant tout. Après il faut travailler sur elle-même mais d'abord il faut la vouloir pour soi-même. Il y a beaucoup de gens qui n'en veulent pas. Comment est-ce que tu peux pratiquer la vertu si tu n'en veux pas ? Non, ce qu'il faut c'est la rendre agréable la rendre belle, il y a un côté esthétique extraordinaire dans la vertu, la beauté. La vertu c'est en fait une participation de la beauté divine, de la vérité divine et du bien divin. Donc il faut avoir un désir pour ces choses-là. La question de base c'est est ce que tu veux vraiment la vertu ou pas ? Et une fois que la personne veut la vertu parce que son cœur veut la vertu, la contempler, contempler la beauté de la vertu, il veut la développer. Ensuite c'est la volonté qui passe en action, donc maintenant il faut que je la pratique, je la veux. Je la pratique en posant des actes positifs vertueux chaque jour, et si je fais mille actes vertueux et bien j'acquière la vertu. Un acte de vertu ne te donne pas la vertu. Il faut plein d'actes de vertu pour créer l'habitude, l'habitus de la vertu, pour que la vertu vraiment naisse en toi. »