Olivier Hamant
Biologiste, directeur de recherche à l'INRAE. Olivier Hamant travaille sur la résilience et la fragilité des systèmes biologiques mais également sur les nouvelles relations de l'humanité avec la Nature. Concept de performance versus concept de robustesse.
Définition de la performance.
Source : Conférence : La robustesse du vivant comme antidote au culte de la performance. (Vidéo 1h09)
« Est-ce qu'on n'est pas dans un monde optimisé ? Où si vous voulez la valeur de performance devient le cœur nucléaire de tout ce qu'on fait dans notre vie de tous les jours. Alors juste pour être clair sur les définitions, la performance je vais la définir selon la définition du contrôleur de gestion. Donc c'est assez aride, la performance c'est la somme de l'efficacité et de l'efficience. Efficacité, atteindre son objectif. Efficience, avec le moins de moyens possible. Donc quand on est performant on atteint son objectif avec le moins de moyens possible. Et ben ça euh je vais essayer de vous montrer mais je pense que vous le savez déjà, que c'est ça qui domine. On est dans un culte de la performance. »
La performance a un coût.
Source : Conférence : La robustesse du vivant comme antidote au culte de la performance. (vidéo 1h09)
« En fait notre performance a un coût, et ce coût est payé par les écosystèmes. Notamment, ce n'est pas que ça, il y a aussi un aspect social. C'est une crise socioécologiques, mais les écosystèmes payent l'addition de notre performance. Alors il y a plusieurs sujets, là j'en ai mis que trois : crise climatique, effondrement de la biodiversité, pollution globale. Il faudrait rajouter les pénuries de ressources. Voilà donc ça c'est le produit de notre performance. Alors deux choses, je ne vais pas vous faire un bilan socio écologique, je pense que vous êtes déjà bien au courant. On en parle beaucoup, mais je vais quand même faire sortir deux points saillants de tous ces rapports scientifiques qui travaillent sur tous ces sujets là. La première chose c'est que quand on fait le tour des rapports scientifiques des médias etc., ce qui sort beaucoup c'est le climat. Dans les médias on parle beaucoup de climat et à limite même on ne parle plus que de CO2, on a réduit toute la complexité socioécologiques à une molécule, le CO2. Alors quand on fait ça le problème c'est qu'on a tendance à trouver des solutions contre la crise climatique alors les solutions qu'on développe contre la crise climatique en général elles aggravent la pénurie de ressources, elles aggravent l'effondrement de la biodiversité, et elles aggravent les pollutions globales. De nouveau, on est en train de soigner le symptôme et pas la cause donc ce n'est pas le bon levier. Encore une fois il y a un sujet, il y a une crise climatique, c'est du sérieux mais ce n'est pas le bon levier. Alors on peut changer d'optique, et si on commençait par la biodiversité ? Quand on commence par la biodiversité, quand on commence à remettre de la biodiversité dans les territoires, dans l'agriculture dans les villes, enfin un peu partout, en général c'est positif pour l'effondrement pour la pénurie de ressources, c'est positif pour la crise climatique et c'est positif pour les pollutions globales. Et en plus ça ne coûte rien parce qu'il faut juste semer des graines. Et en plus on peut le faire à toutes les échelles, on peut le faire sur son balcon sur 1 m² sur 1 km², ça peut se faire partout. Donc de très loin c'est le levier le plus systémique. Notre performance fait une guerre à la vie. Là on est à la cause et en fait c'est plutôt ça qu'il faut gérer. C'est la première chose, la biodiversité d'abord. »
À venir...
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